Guérison spirituelle
Thierry Vissac (octobre 2014)
La guérison spirituelle signifie que nous abordons la question de la souffrance humaine dans sa dimension essentielle. L’expérience de l’incarnation et ses tourments ne peuvent être traités seulement sur le plan horizontal d’existence. Partant du principe que tout être a une vocation essentielle, la question primordiale est « Que dit notre âme* ? » (« Quel est son appel ou son destin ? » et s’il est question de souffrance « Comment est-elle en décalage avec son appel et son destin ? et comment puis-je corriger cela ? »).
L’âme est le sujet de la guérison spirituelle. Tout mal-être est un processus de rappel ou de régénération qui devrait être accompagné jusque dans nos racines fondamentales.
Nous avons besoin de ne plus prendre nos comportements pour notre personnalité originelle, de faire la transparence sur les formes que nous créons afin de mesurer le décalage avec le fond que nous sommes, d'éclairer nos missions mondaines qui tendent à trahir trop souvent notre nature profonde, de nous pencher sur les mensonges et arrangements qui maintiennent nos systèmes de défense en place (non pour en rendre compte à qui que ce soit mais par souci d'honnêteté intime), lesquels ne nous défendent de rien mais nous coupent de nos valeurs authentiques et nous préparent à des chutes amères. Plus le temps passe, plus le risque pour l’humain de se plaindre d’une « vie gâchée » ou d'être passé « à côté de l'essentiel » est grand s’il ne renoue pas avec sa personne originelle. Et il n'est jamais trop tard pour aller dans ce sens.
Cette orientation est indispensable et précieuse de tous temps, et devient indispensable dans notre civilisation aujourd'hui. Nous n’aspirons d’ailleurs qu’à cette authenticité, au fond. Mais nous perdons facilement de vue l’intérêt de cette réconciliation essentielle et, surtout, nous dérapons vite car nous sommes habitués à nous trouver des excuses pour tout et parfois, même dans la volonté de faire la transparence, nous restons opaques à nous-mêmes. C'est donc un acte assez exigeant, mais qui n'est pas difficile quand il est intimement compris et consenti (ce qui veut dire en particulier qu'on ne le fait pas parce que quelqu'un nous l'a demandé, mais parce que c'est une évidence personnelle). Enfin, autre frein : nous vivons dans un système de valeurs sociétales et de protocoles déshumanisés qui n’incitent que très rarement à renouer avec la dimension essentielle de notre existence. Mais nous finissons toujours par rechercher le chemin qui conduit à la guérison la plus fondamentale.
Nous ne guérissons finalement que par le sentiment profond d'être relié. La reliance est un thème précieux qui pourrait être l'aboutissement de tous les débats humains. C'est ce cheminement qui m'occupe et me pousse aujourd'hui.
* Dans l'usage que j'en fais, le mot âme désigne notre nature profonde, ce qui existe de soi avant les conditionnements, mimétismes, habitudes et finalement compromissions, et généralement recouvert par tout ça. C'est notre personne simplifiée et inspirée à ce niveau par la beauté, la justice et l'amour.
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