ISTENQS
Ici se termine enfin
Notre quête Spirituelle

 

 

Rumeur et démarche de vérité

 

 

Thierry Vissac  2010

 

Depuis qu’en France, il est venu à l’idée de certains de se servir des groupes spirituels alternatifs comme boucs émissaires des maux de notre société (ils les appellent « les sectes »), il est difficile de témoigner ou de partager son expérience sans être rapidement l’objet de rumeurs sordides.

 

Les rumeurs sont cependant véhiculées autant par ceux qui les ont créées intentionnellement que par ceux qui les entendent involontairement. Il y a en effet une tendance générale à « croire ce qu’on nous dit ». La parole exprimée, pour un esprit qui a l’habitude d’être impacté par les opinions, laisse toujours au moins une trace de doute, quand ce n’est pas un choc.

 

Ainsi, aujourd’hui, les calomnies sont relayées par ceux qui les entendent. Et, au lieu de les vérifier comme on devrait le faire pour toute information, les diffamations et les injures circulent avec force, et cela d’autant mieux que nous sommes à l’ère de l’Internet.

  

Les mêmes puissants qui prospèrent avec le mensonge et la manipulation, comme de nombreux événements récents nous le démontrent, pointent du doigt de petits groupes spirituels ou thérapeutiques en les dénonçant comme les causes de la « manipulation mentale » ou de différents abus dont ils seraient presque, à les entendre, les inventeurs.

 

Pas de fumée sans feu ? Le plus souvent, une jalousie passagère, une vexation, une difficulté à accepter de regarder les choses en face conduit quelqu'un à se plaindre, sachant que sa plainte ne sera pas sans effet puisqu’il y a comme une impunité aujourd’hui à dire n’importe quoi sur n’importe qui... et parfois même des bénéfices. Je connais même des personnes qui ont obtenu la garde de leurs enfants lors d’un divorce, simplement parce qu’elles ont dit que leur conjoint « était dans une secte » … formule facile qui vaut cent procès et semble avoir la faveur de certains juges.

 

Il y a un manque de discernement à tous les niveaux. Autant à celui du gouvernement, qui alimente ces petites guerres de diversion sans substance, de la justice qui ne fait pas honneur à sa mission d'indépendance en se laissant gagner par la médiatisation, qu’à celui des auditeurs, téléspectateurs et chercheurs à la fois, qui se vautrent dans la dramatique et superficielle diffusion des rumeurs.

 

Parce que la rumeur n’est pas faite que de mots dont on pourrait se « détacher » pour « être Zen », elle joue sur les peurs et se fait l’instrument d’une tentative grandissante de discrédit du message d’éveil spirituel et conduit à des sanctions injustes.

 

Je vois la rumeur à l’œuvre un peu partout et sa mécanique cynique est implacable. Je vois comment nous pouvons en être, à notre insu parfois ou par goût de la provocation, les vecteurs. Mais je crois aussi que nous vivons une époque où nous devrions nous associer à une démarche de vérité, autant à l’égard de ce qu’on entend que de ce qui s’exprime en soi. Il y a du travail !

 

Parce que notre collaboration à l’œuvre de la rumeur, anodine en apparence, est en train, en jouant de nos faiblesses, de ternir ce que nos sociétés avaient jusque-là préserver de plus beau et de plus juste.

 

(1) Lire :  "être avec ce qui est".

 

 

  © Thierry Vissac, Textes, photos et dessins sur toutes les pages du site .