ISTENQS
Ici se termine enfin
Notre quête SpirituellePas de solution
Thierry Vissac
"Pas de solution" ne signifie pas qu'il n'y a « pas de problème », comme la pensée aimerait l'entendre, en toute logique. "Pas de solution" met fin à l'idée que nous devrions résoudre un certain nombre de problèmes (réels ou imaginaires) afin de nous percevoir comme des êtres spirituels. Autrement dit, nous avons une idée trop précise (une idée "arrêtée") sur l'idéal à atteindre.
Le chercheur spirituel constate un jour qu'il a peur. Il aspire à vivre sans peur. Il cherche une solution au problème de la peur. L'ego spirituel va alors faire de cette recherche de solution une quête assez proche du désir infantile de devenir un super héros.
Sur Istenqs, le regard que nous portons sur la peur ne contient pas de promesse et particulièrement pas celle d'un avenir super-humain.
En tant que chercheurs d'absolu, nous avons cru, en toute innocence, que les sages nous appelaient à une merveille qui serait "hors du monde", à un état de conscience qui nous élèverait au-dessus de la masse des hommes. Or, la merveille est ici, tout de suite, voire au cœur de la peur dont nous voulions nous défaire, armés de notre "bonne volonté" et des outils spirituels qui nous étaient proposés (ou que nous avions bricolés).
Il n'y a réellement rien à améliorer "dans le monde". Ou, autrement dit, l'expression "amélioration" signifie autre chose. "Rien à améliorer" est égal à "pas de solution". C'est aussi ce que j'appelle parfois un nouveau regard, signifiant que c'est l'œil qui observe le monde qui modifie son angle de vue, pas le monde lui-même (lequel est de toute façon une création de notre regard).
"Pas de solution" tranche bel et bien dans la quête d'un changement matériel ou objectif.
Nous "explorons" donc "ce qui est". Nous abandonnons même le Soi ou "l'éveil" qui trop souvent sont des vues de l'ego transposées dans un cadre spirituel.
"Il n'y a pas de solution" parce qu'il n'y a pas de problème, dit-on parfois. Pourtant, le problème reste entier dans la vie de la petite personne. Je dis alors par le jeu des mots : "Il y a un problème qui est sans solution". Nous effleurons alors la Vision d'Unité, qui est acceptation, non pas d'un problème (ce qui est une fausse acceptation) mais de l'absence de solution.
Thierry Vissac, Textes, photos et dessins sur toutes les pages du site .