ISTENQS
Ici se termine enfin
Notre quête Spirituelle

Un nouveau regard

Thierry Vissac

 

 

Nous parlons de la nécessité d'un nouveau regard pour ceux qui ont longtemps cherché. Nous voyons comment l'ego s'est emparé de "la spiritualité" pour en faire un dogme "personnel", comment le mental est à son service pour nous raconter une histoire qui n'intéresse pas notre cœur, comment le monde spirituel a pu devenir un des repères de la peur.


Ceci étant vu, il y a une étape à franchir, celle de l'acceptation de l'humain en soi. L'ego a construit un "idéal de perfection", tissé de nos expériences passées et des projections qui se construisent sur ces bases. L'ego s'auto évalue constamment en rapport à cet idéal (Il peut s'agir d'une personnalité spirituelle charismatique pour les "timides" ou d'un exemple de sérénité pour les "nerveux"!). Cet idéal est la manigance fondamentale de l'ego. L'idéal est alors confondu avec l'éveil. Et l'accoutumance à nos idéaux peut noyer tout à fait la vérité de l'éveil spirituel.

La seule perfection est le regard bienveillant et ouvert sur "ce qui est". La perfection n'a pas de forme statique, standard. La perfection est un regard qui prend tout. Nous ne sommes pas appelés à changer "ce qui est", mais à changer de regard. Peut-être ne deviendrons-nous jamais charismatique ni même un exemple de sérénité ? Là n'est plus la question pour le chercheur à bout de course.

Il y a quelques jours, quelqu'un m'a fait parvenir l'histoire d'un moine, "numéro deux" d'un monastère. Le supérieur venait de décéder et le numéro deux pleurait à chaudes larmes devant les moines réunis autour du corps. Un moine téméraire se risqua à poser la question qui brûlait les lèvres de toute l'assemblée : 

"Pourquoi pleurez-vous après nous avoir enseigné toutes ces années que la vie sur terre est transitoire, qu'il y a plus au-delà, que nous ne devons pas être attaché ?" 

Le numéro deux répondit : "Oui, quel paradoxe, je vous ai dit tout cela et je pleure..." 

Le moine questionneur insista :"Oui, mais pourquoi ?" 

Le numéro deux répondit encore : "La vie ne peut se satisfaire de pourquoi ?" 

"Mais nous avons besoin de comprendre ...!" insista à nouveau le moine perturbé. 

Le numéro deux dit alors : "Je pleure et je suis tout à fait à l'aise avec le fait de pleurer".

Il y a quelque chose à voir, à un moment de notre quête sans fin, dans ce fait "d'être à l'aise" avec notre humanité. Il est simplement question de ce nouveau regard.

 

© Thierry Vissac, Textes, photos et dessins sur toutes les pages du site .