ISTENQS

Ici Se Termine Enfin

Notre Quête spirituelle 

Une libre recherche spirituelle

 

 

 

Thierry Vissac  - Revue 3° Millénaire n° 72

 

 

La tradition spirituelle.

 

Quand nous sommes en quête de quelque chose, nous apportons naturellement nos questions et nos espoirs auprès de ceux qui semblent avoir trouvé, avant nous, l’objet de notre recherche. Mais quand, dans la démarche spirituelle, il apparaît que l’objet de la quête est le sujet même de la quête, l’exploration fait une culbute qui ramène le chercheur à l’endroit même où il se trouve depuis toujours. Cet instant-là est un éveil.

 

La tradition spirituelle nous enseigne que la quête doit être guidée parce qu’elle présente des pièges et des égarements dont la tradition veut nous protéger. Si le sujet de la quête – le chercheur spirituel – est en chemin vers lui-même, la découverte qui se trouve ainsi simplifiée comporte cependant un écueil fondamental. En effet, ce que le chercheur prend pour « lui-même » est un agrégat de mémoires, de pensées et de certitudes sur la base desquelles les choix qu’il peut faire, même avec sincérité, risquent d’être conditionnés par le passé et pourront difficilement s’ouvrir à la nouveauté radicale d’un « lui-même » jusqu’alors enseveli sous ces constructions pesantes.

 

Le chercheur se cherche mais celui qui cherche est celui-là même qui a créé l’obstacle à sa découverte. Ainsi, le chercheur est, par nature, l’empêchement principal de la quête. Quelle que soit la vitalité, le sérieux et la sincérité qu’il place dans sa démarche, il ne peut guère reproduire que des schémas anciens. Il est donc nécessaire que se produise une rupture dans la séquence automatisée de sa réflexion, des fantasmes imagés de ses objectifs et dans le comportement apeuré de sa quête.

 

Cette rupture est un choc pour le chercheur.

 

Les traditions spirituelles offrent donc des garde-fous, des méthodes et des conseillers qui auraient le pouvoir exclusif de produire cette rupture salutaire ainsi que les protections apparemment indispensables à ce qui succède à la rupture.

 

Quelle liberté ?

 

Si nous voulons envisager la possibilité d’une révélation qui ne serait pas exclusivement soumise à la protection des anciennes traditions, nous devons en toute honnêteté reconnaître que l’écueil en question est réel et que la tradition a posé des jalons protecteurs dans le souci de préserver l’intégrité de la révélation spirituelle. L’appel qui nous anime ne peut d’ailleurs se satisfaire d’à-peu-près ou de succédané d’éveil, même si l’ego spirituel ne dédaigne pas de faire quelques poses sur des plateaux gratifiants où il peut se regarder être « quelqu’un qui évolue spirituellement » et « qui conseille ». Cette satisfaction est si minime en regard de notre véritable espérance qu’il est nécessaire d’explorer cette question avec une honnêteté sans compromission.

 

Envisager qu’il n’est pas absolument nécessaire d’être « encadré » afin d’aller à la rencontre de notre véritable nature ne peut donc être fondé sur un désir egotiste de liberté. Il ne s’agit pas du refus d’encadrement par les traditions de la crise d’adolescence, quand l’ego revendique le droit de « faire ce qu’il veut », de « trouver ce qu’il cherche à sa manière » et de découvrir « son propre chemin ». L’ego spirituel reprend ses prérogatives infantiles à son compte et affirme avec assurance que son exigence est légitime.

 

La Liberté que nous cherchons, dans un élan intuitif et confus, n’a rien à voir avec les libertés auxquelles nous attachons tant d’importance dans notre vie personnelle. Si nous sommes véritablement honnêtes au sujet de notre aspiration spirituelle, nous allons reconnaître que nous ne souhaitons pas tant être libre dans notre vie personnelle que d’être libre de notre vie personnelle, alors même que celle-ci se poursuit.

 

La quête d’une vie agréable, sans difficulté, riche de tous les bienfaits matériels que peut nous apporter une société moderne n’a rien à voir avec notre aspiration véritable et le foisonnement des méthodes de développement personnel a contribué largement à brouiller les cartes en assimilant succès personnel et bien-être à la révélation spirituelle.

 

Le chercheur veut préserver sa liberté. Mais la Liberté qui cherche à se manifester risque bien de dévaster totalement les conceptions de liberté du chercheur.

 

Nous aspirons à la Liberté mais le chercheur récupère le pressentiment de la liberté pour en faire une quête capricieuse d’indépendance égoïste. Le chercheur est donc, lui-même, l’erreur de départ de la quête et si celui-ci demande à se défaire du cadre de la tradition, cela risque bien d’être une nouvelle fuite.

 

La fin du chercheur

 

Le chercheur doit donc céder. C’est la manière paradoxale de « s’aider » et la première condition d’une libre recherche spirituelle. Il ne peut y avoir de libre exploration sans un abandon inconditionnel du chercheur et de ses prérogatives. Ceci doit être entendu de la bonne oreille. Je ne m’adresse pas au chercheur en disant ces mots car il a deux oreilles qui ne l’entendront jamais ainsi et sa quête ne nous intéresse pas.

 

Si le chercheur « n’abandonne » pas, avec ses deux attitudes de mimétisme ou d’indépendance égoïste, il est en de meilleures mains au sein de la famille protectrice qu’est la tradition. Mais si, à la lecture de ces mots, quelque chose s’éveille dans votre cœur, si une saveur particulière de reconnaissance commence à perler à la surface de l’âme, alors je vous invite à poursuivre cette lecture avec attention.

 

Une exploration nouvelle

 

Quel que soit votre passé, l’ancienneté de votre quête, vos connaissances ou votre ignorance, l’ouverture ne surgit que dans l’abandon de cette quête (une ouverture que le chercheur ne peut jamais connaître, tant il sait où il va et pourquoi il y va). Une exploration véritable devient alors possible. Celle-ci n’est d’ailleurs pas une exploration « en solitaire » - comme l’ego spirituel aimerait l’entendre -, mais une soumission naturelle et sans question, une communion avec l’Intelligence de la Vie, laquelle représente alors la Tradition Immortelle au sein de laquelle sont nées toutes les traditions humaines.

 

C’est alors que nous nous ouvrons à une exploration innocente (sans concept), neuve (sans emprise du passé) et ouverte (il n’existe plus d’objectif prédéfini, ni par les textes de la tradition, ni par les anticipations du chercheur). Nous vivons, au-delà même des formes de notre vie personnelle - c’est-à-dire indépendamment du bien-être, du succès et de nos choix – une offrande de soi perpétuelle qui pourrait bien finir de consumer tout à fait les velléités de la quête personnelle, tout en révélant la dimension véritable de l’éveil spirituel dont le chercheur avait fait une course pathétique et dévoyée.

 

Comment allez-vous entendre cette invitation ?

 

Il n’est pas certain que tous ceux qui liront ces lignes en accepteront tout à fait le sens. Il est, en effet, toujours possible de récupérer ces mots pour perpétuer un arrangement ancien du chercheur, afin de ne pas être trop bousculé dans ses habitudes. Le chercheur perpétue le suicide spirituel en répondant à ce vaste élan divin qui le bouscule pour en faire une petite entreprise individuelle.

 

Mais pour ceux qui auront le courage de déjouer les « récupérations » incessantes de certaines vérités (qui vont finalement nourrir le mensonge), le rappel peut produire, ici et tout de suite, un déclic indescriptible qui ramène cet élan immortel à l’origine de toute quête spirituelle, au cœur de cet être vibrant, qui est Présence immédiate, qui ne se gagne pas par le labeur spirituel, la connaissance ou l’appartenance à une tradition.

 

Le feu de la Vie est mon Maître Unique

 

Dans ce retour à l’essentiel, les mirages de la quête se dissipent, les pensées tombent en poussière, les images idéales du chercheur se consument et la capsule de chair est débordée d’un sentiment de Liberté qui réduit les besoins de l’ego à des préoccupations microscopiques dans la nouvelle perspective qui s’offre alors.

 

Il apparaît finalement que c’est en s’offrant au feu de la Vie que la Liberté se révèle, plutôt qu’en poursuivant cette quête de contrôle, de planification, de maîtrise et de détournement du flot Vivant.

 

Dans de telles dispositions - qui ne peuvent apparaître que lorsque le chercheur est épuisé ou désespéré, quand il ne parvient plus à croire à tous ces projets illusoires, quand il cesse de vouloir être immortel à sa manière -, le cadre de la tradition pourrait même parfois devenir un obstacle quand certains de ses gardiens, employés scrupuleux, tenteraient de mettre un frein à ce qui soudain les dépasse.

 

En réalité, ce ne sont pas les hommes et leurs sincères aspirations qui ont créé l’espérance spirituelle. La Vie est son propre cadre et c’est Elle qui S’éveille dans l’Abandon. La Vie n’a pas attendu de cadre, elle n’a même pas attendu les hommes. Il ne peut donc s’agir en aucune manière d’adopter un cadre, un dogme, une grille de lecture du monde. Il ne peut véritablement être question d’être vérifié ou validé, selon des critères qui varient d’une tradition à l’autre, au moment même où l’être débordant des limites étroites de sa vie personnelle, déborde du même coup tous les garde-fous et peut créer la surprise, la nouveauté dans les yeux de ceux qui se font les gardiens de l’ancienne tradition et de ses canons potentiellement réducteurs.

 

Quand le chercheur s’effondre, épuisé par sa quête perdue, la Vie peut alors Se révéler dans toute Sa splendeur.

 

Tout lieu est propice à la révélation

 

Cet épuisement salutaire, et la disponibilité infinie qui l’accompagne, ne prendront donc pas nécessairement place dans les églises de la tradition, ni même selon les étapes définies par les anciens sages, ceux-là même qui ont vécu un éveil sauvage et précurseur mais qu’ils ont cependant cru devoir sécuriser pour l’avenir au travers des gardes-fous et de leurs églises.

 

Et si la Vie peut se révéler dans l’espace vacant laissé par le chercheur, Elle ne pourra jamais plus être voilée.

 

A chaque éveil, nous sommes les fondateurs potentiels d’une nouvelle tradition, pas plus immatures que ceux qui nous ont historiquement précédés et sans doute finalement plus éclairés dans le sens où nous nous garderons peut-être de fonder quoi que ce soit – en tous cas, une quelconque certitude – pour la protection de nos fragiles successeurs.

 

Le creuset du quotidien

 

Il y a finalement un manque de confiance criant dans l’attitude qui consiste à vouloir créer un enclos pour contenir les chercheurs, et finalement les maintenir dans leur quête, alors que la vie entreprend quotidiennement de dépecer leurs certitudes par confrontation, mieux que tous les cocons de pensées spirituelles.

 

Mais il faut, bien sûr, que cette confrontation soit vécue « en conscience » et non dans l’attitude d’une victime complaisante.

 

Dans cette existence quotidienne, décriée par les chercheurs spirituels, rejetée par les yogis et les moines, le spectacle de l’illusion est omniprésent, cuisant, douloureux et pour celui qui est attentif, la sarabande ne peut pas faire long feu, sans aller nulle part. Il suffit d’une seconde d’attention vraie pour que toute la mascarade se consume. Voilà la véritable méditation, voilà le fruit de la prière.

 

Mais pour celui qui est en quête d’une illusion plus confortable, la famille spirituelle de la tradition peut tout à fait renforcer l’illusion. Il ne s’agit alors que d’une transposition de la quête désespérée du chercheur. On ne fait que changer de masque.

 

La rupture que j’évoque est une brèche dans le décor en carton pâte du chercheur, un effondrement de la scène de sa vie personnelle, révélant tout à coup les coulisses et l’obligeant à s’agenouiller dans les décombres, vide de spectateurs, dans cette solitude absolue qui est l’espace même de la rencontre avec soi.

 

Quel enseignement traditionnel est capable d’assurer cette rupture ?

Un tel enseignement ne peut qu’en parler, que l’évoquer imparfaitement.

Quelle valeur a donc l’attachement à de telles paroles et le cortège de codes et de recommandations qui les accompagnent ?

 

Nous sommes les disciples de la grande Tradition, à l’endroit où nous sommes, lorsque les livres nous sont tombés des mains, que nous avons cessé de nous conformer autant aux revendications de l’ego qu’à celles des textes sacrés. Mais un point mérite cependant d’être souligné tout particulièrement : Nous avons cru distancer l’ego en nous précipitant vers les textes sacrés mais cela ne signifie pas qu’il faille, dans cette nouvelle prise de conscience, fuir ces textes pour retourner complaisamment à la folie du monde. Nous avons autant dormi sur nos livres saints que partout ailleurs. Cela étant vu, ne retournons pas dormir dans d’autres refuges.

 

Laissons-nous travailler par le Grand Alchimiste, dans le creuset de ce quotidien, et peut-être ceux qui nous trouverons fous, et nous conseillerons d’être contrôlés par les codes de la sagesse ancienne, ne feront-ils qu’exprimer leur terreur de s’abandonner eux-mêmes à une Intelligence qu’ils ont enfermée dans les livres, le savoir et la règle. Mais une fois encore, ce n’est pas au chercheur que s’adresse cette invitation. Il n’y a rien à faire de ces mots. Il n’y a que la résonance d’un appel oublié à s’offrir.

 

Et dans cette offrande, il ne manquera pas de rencontres pour apporter les conseils et soutiens éventuels, puisque, le cœur ouvert à toute chose, plutôt qu’adepte d’un courant de pensée particulier, la magie peut enfin opérer sans restriction. Chaque rencontre devient une rencontre avec soi, chaque situation redevient vivante, nous ne saurions plus lire le livre de la vie en diagonale parce que nous avons réalisé que notre véritable folie était dans la quête des savoirs et des codes, dans l’enfermement d’un mental et l’anesthésie du cœur, dans le contrôle apeuré de la tornade du vivant qui n’a jamais été aussi mal servie que par les « croyants » et leurs donjons dorés.

 

Redevenons donc ces innocents à qui le vent à le pouvoir de parler et dont la porte du cœur est ouverte, disciples de l’intelligence qui habite chaque instant dans un temple dont les limites sont celles de l’univers. Et pour que ces paroles ne soient pas seulement de jolis mots tintant comme des clochettes, ne perdons pas un instant pour les incarner.

 

Le disciple de la vie

 

Je vous suggère, par des mots qui ne pèsent pas et auxquels vous gagnerez à ne donner aucun poids, quelques directions moins abstraites :

 

Le disciple entretient une relation amicale avec la vie. Il ne négocie pas ce qui se présente à lui, ne cherche pas d’explication rationnelle, ne fuit pas ce qui s’anime en lui, ne s’égare pas – ou pas longtemps – dans des circonvolutions mentales afin de « paraître » et de « devenir ».

Le disciple « accueille » et s’il venait à s’oublier dans sa nature de disciple, il revient simplement à cet accueil.

Le disciple n’a pas besoin de manuel puisqu’il a compris que ce qui se présente à lui est toujours neuf et ne réclame que son accueil.

Le disciple est en passe de découvrir que la vie est Intelligence, mais il n’a pas besoin de rationnaliser son accueil par cette découverte. Il est simplement accueil par nature et sans souci d’en tirer quelque bénéfice ou une relation privilégiée avec l’Intelligence.

 

Ce qui fait obstacle à la nature du disciple est le refus.

Le refus peut fort bien avoir été cultivé par une démarche spirituelle.

Ainsi, celui qui ne peut accueillir ce qui s’anime en lui va nécessairement créer un objectif spirituel qui devrait, selon lui, permettre de tenir l’objet de son refus à distance.

 

Or, nous voyons maintenant que le fameux objectif est présent à l’instant même du refus. S’il y a refus, « l’objectif spirituel » est perdu. Il ne s’agit pas de créer un fantasme, un « autre que moi » ou un « ailleurs » et de se précipiter dans sa direction mais de pouvoir accueillir « ce qui est », quelle que soit la nature de « ce qui est ».

 

Bien sûr, le chercheur pousse des hauts cris devant une telle affirmation, prétendant qu’il s’agit là d’une attitude défaitiste, qu’il est nécessaire de lutter, que le monde a besoin de personnes qui n’acceptent pas etc. Soyons un peu sérieux et réalisons que d’autres chercheurs, pendant des milliers d’années, se sont essayés à changer le monde et qu’ils n’y sont pas parvenus. Nous ne sommes pas ici pour changer quoi que ce soit dans la perception que nous avons du monde. Et toute tentative de s’opposer est à l’origine de la souffrance. Notre souffrance est égale à un grand « non » prononcé devant la vie.

 

L’accueil n’implique pas que nous soyons inactifs ou indifférents. C’est au contraire d’une qualité de présence à toute chose et tout être dont il est question.

 

« Etre avec »

 

Je résumerai cette relation ouverte à la vie par l’expression : « être avec ».

Les émotions et les pensées s’élèvent naturellement dans le flux des rencontres et des événements. S’il y a quelqu’un pour les juger et les contrôler, la relation n’est pas ouverte. Il est donc nécessaire, en premier lieu, d’envisager une relation toute nouvelle avec ces troublantes réalités que nous croyions devoir fuir ou étouffer au nom même de la spiritualité.

 

Nous envisageons donc que personne ne nous attend ailleurs qu’à l’endroit où nous nous trouvons, que personne n’espère rien de nous, ni Dieu, ni les hommes. Dans la tranquillité encore relative de cette prise de conscience, qui a la vertu de nous laver de millénaires de conditionnements, apparaît alors une possibilité : « être avec ».

 

Si nous n’avons plus de raison spirituelle de nous fuir et si, peut-être, « nous sommes ce que nous sommes » sans qu’un dieu ou un homme ait à nous le reprocher, alors une relation bienveillante se révèle. Nous sommes disponibles pour une expérience alchimique dont nous sommes le creuset et son contenu en même temps. Nous allons pouvoir accueillir, sans réflexion particulière, la qualité, que nous avions jusque-là nommée et jugée (colère, bonheur, jalousie, excitation, peur, inertie..), pour ce qu’elle est.

 

L’intelligence qui est à la fois l’origine et le contenu ultime de cette qualité particulière ne pourra se révéler que dans cette relation intime, cet accueil, cette rencontre et, finalement, cette communion avec ce que nous avions répertorié et souvent rejeté (ou adoré, c’est de la même manière). Ce n’est plus tant avec un « objet » que cette relation s’établit mais avec l’Intelligence elle-même. Et cette Intelligence se révèle immanquablement à la fois présente en celui qui accueille et ce qui est accueilli.

 

Qui peut parler alors d’inacceptable lorsque ce que nous cherchions, en tentant de le maîtriser ou en courant partout ailleurs, se révèle à l’instant et sur le lieu même de son apparition ?

 

Maintenant est un bon moment pour être vivant.

 

© Thierry Vissac, Textes, photos et dessins sur toutes les pages du site .