ISTENQS

Ici se Termine Enfin
Notre Quête Spirituelle
 


Les outils de la quête
peuvent-ils devenir des drogues
  ?

 
Extrait d'un dialogue de 2002 sur le forum Internet Istenqs, aujourd'hui fermé.

 

ll y a quelques semaines, j'ai suggéré à D. de suspendre sa consommation frénétique de lectures spirituelles. Pour certains, cela a pu paraître surprenant parce que nous ne sommes pas tous attachés à la lecture quotidienne au point de ne pouvoir s'en priver. Mais nous sommes cependant nombreux à être attachés à quelque chose. Et nos attachements "spirituels" sont les plus somptueux et les moins remis en question.

 

Nous ferons le point ensemble sur ce que cet abandon (peut-être provisoire) anime en vous et sur la manière dont vous le vivez. 

 

Question : Je ne saurais sacrifier le livre que je lis actuellement car il m'ouvre à la réalité ...
Un livre n'ouvrira jamais sur une réalité. Il ne peut que l'évoquer. Nous mastiquons avec le mental ce que notre cœur est affamé de goûter.

Question : J'ai lâché mon livre et, passé l'idée qui faisait la peur, j'ai ressenti un soulagement, une paix.


S'offre alors dans ta propre compagnie des heures jusqu'alors englouties dans la pensée des autres.

Question : Ne vaut-il pas mieux laisser le fruit mûr tomber de l'arbre de lui-même plutôt que le forcer ?


Il y a des fruits qui, même pourris, veulent rester accrocher à l'arbre. Que dites-vous de cette image et de toutes celles que nous pourrions sortir de notre chapeau pour valider un évitement ?

Question : Je dois peut-être arrêter le forum qui est une béquille ?


Oui, peut-être. D'ailleurs, quand E. s'éloigne pendant un mois, j'y vois une évidence. Il le fait d'ailleurs sans commentaire, car il sait que cela correspond à son émancipation.

 

Maintenant, si tous les membres d'Istenqs se servaient du forum comme d'une fuite, je le fermerais. Pour la plupart d'entre nous, c'est dans le tissu de notre quotidien que le regard doit se porter. Il n'est pas difficile de voir comment nous évitons cette rencontre intérieure jusque dans nos rituels nos évasions mentales. Pour ma part, quand quelqu'un a la main fermée sur des ronces qui blessent ses doigts, je lui écarte les doigts s'il me laisse faire et n'écoute pas sa plainte qui me dit d'attendre que les ronces soient mûres pour partir d'elles-mêmes. Mais s'il m'envoie promener avec l'autre main, je n'hésiterai pas non plus à le laisser faire.

© Thierry Vissac, Textes, photos et dessins sur toutes les pages du site .